Les spectateurs ayant récemment participé aux présentations de Kate McIntosh se sont retrouvés impliqués de multiples façons. Certains se sont livrés à la destruction d'objets domestiques et en ont assemblé les morceaux pour en faire de nouvelles inventions (« Worktable », installation 2011). D'autres spectateurs ont eu l'occasion d'examiner une sorte de collectivité en lançant des meubles à travers la scène, s'unissant en orchestre de faiseurs de pluie, récolter leurs propres bactéries, ou encore, en s'imaginant être des oiseaux (« All Ears », performance 2013).
L'invitation à ces projets est partie de la curiosité constante de Kate par rapport à l'implication physique d'un public, et d'imaginer un espace social au sein duquel des individus puissent explorer leur propre faculté d'agir autant que le partage de valeurs communes. Son nouveau projet, In Many Hands, se meut au sein de ces expériences.
A travers «In Many Hands», Kate plonge dans le langage tactile et multisensoriel en invitant les spectateurs à tester, toucher, chercher ou encore flairer. Ce projet s'éloigne de la scène pour amener les spectateurs vers une série de situations esthétiques et sensorielles, les invitant autant à faire des expériences avec des objets matériels qu'à aller à la rencontre de phénomènes physiques par eux-mêmes. Si la pratique permet véritablement l'apprentissage, ce dernier serait ici assimilé à un sensibilisation nerveuse, un ajustement de la qualité d'attention, une amorce à la curiosité. « In Many Hands » est en partie un laboratoire, une expédition, une méditation auxquels le spectateur prend part et explore à sa guise, en suivant ses instincts et ses curiosités.
Dans son travail, Kate cultive une inlassable fascination pour l'usage détourné d'objets, une approche libre et ludique du public, un goût pour les images scéniques et pour l'humour au second degré.
« … développe une communauté subtile et intelligente. » - Bettine Trouwborst, WAZ, 18/10/16
« Au bout d'environ 45 minutes, il n'y a probablement personne dans la salle qui n'ait les mains complètement souillées… Une proposition aussi rare que magnifique de se centrer sur soi-même tout en ne perdant pas de vue ses semblables. » - Lisa Kerlin, kultur.kino.ruhr, 17/10/16
« Kate McIntosh relie les spectateurs sans avoir à échanger le moindre mot, sans même connaître les visages des uns des autres. » - Rozemarijn van Kalmthout, tumult, 10/11/16